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Amendement | Vote / Lien | Décision | Résumé |
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AMANR5L17PO838901BTC0863P0D1N000001
Dossier : 1
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Non renseignée
Date inconnue
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Par cet amendement, les députés du groupe LFI-NFP proposent de supprimer cette exclusion des revenus tirés des heures supplémentaires du revenu fiscal de référence, en ce qu’elle constitue une mesure de recul économique et d’injustice sociale. Cette mesure illustre l'obsession de la mise au travail au service du capital, tout en prétendant hypocritement défendre ce travail. Au prétexte de la protection du pouvoir d’achat, cette mesure propose avant tout de renforcer les avantages des plus aisés, et de rendre les politiques publiques plus injustes. Au lieu d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés de classes moyennes et populaires, cette mesure vise tout simplement à faire profiter les cadres, qui font structurellement beaucoup plus d’heures supplémentaires que les ouvriers et employés. En effet, l’Insee dans son enquête Durée et conditions de travail de 2020 montre qu’en moyenne, les cadres font 41,5 heures de travail hebdomadaire, contre 35,9 pour les ouvriers et employés. Cette exclusion du revenu de référence ne poursuit qu’un objectif : empêcher la puissance publique d’apprécier quels sont les revenus réels d’un individu, ce qui est pourtant crucial dans la définition des seuils d’accession aux mesures sociales. Il s’agit donc d’une mesure de construction institutionnelle de l’injustice sociale, dans l’espoir d’inciter les employeurs à contraindre leurs employés à travailler toujours plus, alors qu’il s’agit de travailler moins, de travailler mieux, et de travailler tous. En effet, la favorisation des heures supplémentaires, au détriment des autres, est un non-sens économique. Comme le montre l’étude Workforce Index réalisée dans plus de 6 pays, dont la France, les heures supplémentaires engendrent une baisse de productivité. Épuiser les salariés à coup d’heures supplémentaires est un non-sens du point de vue de la fonction de production qui repose précisément sur la productivité du travail. À l’inverse, la réduction du temps de travail, elle, a fait ses preuves. Les créations d’emplois à la suite du passage aux 35 heures ont été évaluées par l’IGAS en 2016 à 350 000 sur la seule période 2000-2002. Les solutions pour faire du travail un élément émancipateur, garant de la satisfaction des besoins humains existent : il s’agit de renforcer le temps libéré, d’augmenter les salaires en allant chercher l’argent chez les actionnaires. Autant de solutions aux antipodes de cet article qu’il convient donc de supprimer. |
AMANR5L17PO838901BTC0863P0D1N000002
Dossier : 2
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Non renseignée
Date inconnue
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Afin de concentrer la présente proposition de loi sur les plus précaires, cet amendement de repli du groupe LFI-NFP propose la restriction de cette sortie du revenu des heures supplémentaires du revenu fiscal de référence aux seules personnes non-assujetties au paiement de l’impôt sur le revenu. Pour justifier cette mesure, le rapporteur prétend défendre le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes. Pourtant, au lieu de favoriser des mesures qui garantissent des revenus dignes, comme des hausses de salaire, il est proposé ici de mettre en place un mécanisme indirect, inutilement compliqué, d’accès supplémentaire aux politiques sociales. Ces mêmes politiques sociales que le groupe DR combat pour promouvoir un État recentré sur ses missions régaliennes. La défense du pouvoir d’achat des travailleurs, défendue par le rapporteur, n’est donc qu’un prétexte commode. Telle que rédigée, cette mesure propose avant tout de renforcer les avantages des plus aisés, ou en tout cas de ne plus pouvoir tenir compte des revenus réels d’une personne, ce qui aura pour effet de rendre les politiques publiques plus injustes. La mise en place en commission d’un revenu limite, défini par décret, laisse simplement la part belle à l’exécutif, pour agir de manière discrétionnaire, et se prévaloir de cette mesure. Afin de limiter les effets indésirables de cette proposition de loi, nous proposons donc de limiter les dispositions prévues aux seuls ménages précaires, au sens de l’impôt sur le revenu. De cette manière, seuls les quatre premiers déciles de la population bénéficieront de cet abattement dans le calcul de leur RFR. |
AMANR5L17PO838901BTC0863P0D1N000003
Dossier : 3
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Date inconnue
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Cet amendement de repli du groupe LFI-NFP prévoit de restreindre cette décomptabilisation des heures supplémentaires du revenu fiscal de référence aux seules rémunérations inférieures à 1,2 SMIC. Nous maintenons nos observations sur cette proposition de loi : cette exclusion du revenu de référence prévoit d’empêcher la puissance publique d’apprécier quels sont les revenus réels d’un individu, afin de nuire à la juste application des mesures sociales. À l’inverse, nous serions ouverts, mais attentifs, à la redéfinition des seuils d’accession aux différents dispositifs d’aides publiques. Toutefois, lors de nos débats en commission, la question de l’accès aux aides publiques par les classes moyennes et populaires a largement été défendue par le rapporteur et par les groupes parlementaires favorables à la présente proposition de loi. En l’état, cet article fait l’inverse : favoriser les plus riches, aux dépens de la puissance publique, et au prétexte d'aider les plus pauvres. L’amendement adopté en commission, renvoyant à un décret la définition d’un hypothétique seuil ne change rien à l’affaire. Cela revient à un nouveau recul parlementaire en laissant l’exécutif définir cet hypothétique seuil, sans aucune garantie sur son montant. Nous prenons au mot les paroles du rapporteur, qui prétend défendre la situation salariale des ouvrières de l’industrie de l’agroalimentaire. Selon ses dires, leurs salaires de 2100 euros ne leur permettraient pas de bénéficier d’aides publiques. En conséquence, nous proposons de plafonner cette sortie des heures supplémentaires du RFR à 1,2 SMIC, soit environ 2150 euros bruts. De cette manière, la population ciblée par le rapporteur bénéficiera des avantages qu’il a prévus, sans que les dispositions de cet article ne puissent être détournées pour accroître les avantages indus des classes supérieures, aux dépens du ciblage des politiques sociales et du coût pour la puissance publique. |
AMANR5L17PO838901BTC0863P0D1N000004
Dossier : 4
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Date inconnue
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Cet amendement des députés LFI-NFP propose de garantir que les éventuelles aides publiques supplémentaires, octroyées par cette proposition de loi, se limitent aux seules aides publiques directes, et non au recul volontaire de la puissance publique que sont les crédits d’impôts et les exonérations d’impôts. Les dispositions prévues par cet article vont priver la puissance publique d’informations utiles pour orienter les politiques sociales. En décomptant les heures supplémentaires des revenus des ménages, elles viennent augmenter le nombre de bénéficiaires aux aides publiques. La plupart des aides publiques directes, parce qu’elles ont une justification sociale ou environnementale, sont utiles et légitimes. Ce n’est pas le cas des crédits d’impôts, ni des exonérations, qui consistent avant tout à un recul volontaire de la puissance publique, au prétexte de promouvoir des comportements supposément vertueux. Comme le rappelle chaque année la Cour des comptes, le poids des niches fiscales, que cela passe par des crédits d’impôts, et des exonérations fiscales ou sociales est particulièrement élevé : en cumulant les dispositifs relevant de l’État et ceux relevant de la sécurité sociale, cela représente plus de 170 milliards d’euros, c’est-à-dire plus que le déficit public ! Il est donc central de garantir qu’a minima cette proposition de loi ne viendra pas encore amplifier le poids des crédits d’impôts et exonérations de toute nature. Pour ces raisons, nous proposons de restreindre le périmètre du décompte du revenu des heures supplémentaires au seul octroi des aides publiques directes. |
AMANR5L17PO838901BTC0863P0D1N000005
Dossier : 5
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Date inconnue
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Les députés du Groupe GDR sont attachés à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, qui pour être durable, doit résulter d’un meilleur partage de la valeur entre capital et travail. Elle ne peut pas être la conséquence artificielle d’une baisse du revenu fiscal de référence. Une nouvelle incitation aux heures supplémentaires, dans le sillage de la défiscalisation rétablie en 2018, remettrait en cause un acquis social fondamental : la réduction du temps de travail. Avec ce dispositif il deviendra plus avantageux pour les travailleurs d’opter pour les heures supplémentaires, et il sera surtout plus avantageux pour les employeurs de bloquer la rémunération de l’heure travaillée. |