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Amendement | Vote / Lien | Décision | Résumé |
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AMANR5L17PO420120B0622P0D1N000495
Dossier : 495
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Non renseignée
Date inconnue
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Par cet amendement, les député.es membres du groupe LFI-NFP proposent d’abonder l’ONDAM à hauteur de 150 millions d’euros, dans le but de soutenir financièrement l’Etablissement français du sang (EFS). Les années passent et les difficultés financières perdurent à l’Etablissement Français du Sang, qui avait même terminé l’année 2022 avec un résultat net comptable déficitaire de plus de 40 millions d’euros et de près de 9 millions d’euros en 2023. Les perspectives n’étaient pas meilleures pour les années à venir, ce qui a nécessité que des mesures soient prise dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2024. L’article 70 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2024 a réformé le financement de l’EFS, en prévoyant que ce dernier serait financé pour 85 % par les cessions des produits sanguins labiles (PSL), et à hauteur de 15 % via une dotation de l’assurance maladie. La dotation de l’assurance maladie vise ainsi un double objectif selon l’Annexe 9 du PLFSS 2024 : le financement de missions de service public ne donnant pas lieu à des cessions d’une part, et le financement, à titre temporaire, d’impacts financiers non couverts par le mécanisme tarifaire d’autre part. Si la réforme du financement est un pas dans la bonne direction, la dotation prévue au titre de l’assurance maladie est insuffisante : elle a en effet été fixée à hauteur de 100 millions d’euros pour 2024, alors que l’EFS sollicitait une rallonge de 160 millions d’euros. En effet, l’Etablissement Français du Sang se voit aujourd’hui confier la mission de développer la collecte de plasma afin de répondre aux besoins en matière de plasma « matière première » qui permet de fabriquer des médicaments dérivés du sang. L’objectif de collecte de plasma assigné à l’EFS est fixé à 1,4 million de litres par an d’ici 2028 ; d’après les dernières données en notre possession l’EFS devrait en collecter 880 000 litres en 2024. Or aujourd’hui l’EFS cède son plasma pour fractionnement à 120 euros le litre alors même que le coût de revient pour l’établissement est supérieur à 200 euros par litre. Ainsi en répondant aux objectifs qui lui sont fixés, l’EFS creuse lui-même son déficit, les 880 000 litres collectés par l’EFS lui coûtent ainsi plus de 70,4 millions d’euros. Si l’objectif fixé est de collecter 1,4 millions de litre de plasma d’ici à 2028, il convient de noter que la collecte de plasma dédiée au fractionnement n’a progressé que de 50 000 litres par rapport à l’année 2023. Sans investissements importants, sans revalorisations et recrutement de personnels, l’objectif de collecte de plasma ne pourra pas être atteint. Or si le tarif de cession du plasma issu d’aphérèse doit passer de 120 à 140 euros par litre au 1er janvier 2025, une éventuelle hausse à 160 euros par litre (ce qui reste un tarif de cession inférieur au coût de revient) sera conditionnée au fait que l’EFS fournisse au LFB les volumes prévus dans le cadre de leur convention. Ceci place l’EFS dans une situation très complexe, puisque l’EFS est poussé à prélever plus de plasma en espérant que le tarif de cession soit revalorisé, alors même que chaque litre collecté creuse aujourd’hui son déficit. Afin de réaliser son objectif, l’Etablissement Français du Sang envisage d’ailleurs toutes les options possibles comme un nivellement par le bas de la norme de déleucocytation applicable au plasma à destination du fractionnement, ou encore de permettre à des personnels autre que les infirmiers en soins généraux de procéder aux actes de prélèvement. Le groupe parlementaire NFI-LFP s’inquiète également des réflexions sur une éventuelle indemnisation des frais de déplacement et de transport des donneurs d’aphérèse, qui est envisagée comme une source possible de fidélisation des donneurs. Rappelons qu’à la suite du scandale du sang contaminé, l’EFS a été créé et a fondé le don du sang sur quatre principes éthiques fondamentaux parmi lesquels le bénévolat (le don du sang est bénévole et ne peut être rémunéré sous quelque forme que ce soit). Notre groupe parlementaire souhaite rappeler son attachement au modèle français éthique de don du sang et à l’Etablissement Français du Sang. Soutenir l’Etablissement Français du Sang c’est soutenir un modèle éthique qui fait figure d’exception, c’est soutenir notre indépendance et notre souveraineté sanitaire et c’est s’opposer à la marchandisation du corps humain. |