Votes
Amendements
Amendement | Vote / Lien | Décision | Résumé |
---|---|---|---|
AMANR5L17PO59051B0255P0D1N000005
Dossier : 5
|
Voir le PDF |
Non renseignée
Date inconnue
|
Par cet amendement, le groupe LFI-NFP propose la mise en place d’une expérimentation portant sur le déploiement d’une banque de données visant à assurer le suivi épidémiologique de cohortes de sapeurs-pompiers. Cette proposition de loi identifie, dans son exposé des motifs, les problèmes auxquels font face les sapeurs-pompiers, évoquant "le temps consacré à la disponibilité opérationnelle", la "bravoure [...] manifestée lors d'opérations de secours" ou "la souffrance endurée du fait de blessures en intervention". Autant de difficultés et de souffrance qu'une récompense symbolique comme une médaille ne peut compenser. L’engagement des 254 800 sapeurs-pompiers de notre pays, salué unanimement, s’accompagne de risques particulièrement élevés pour leur santé physique et psychique. Les interventions exposent les sapeurs-pompiers à de multiples risques pour leur santé et leur sécurité, que ce soit en raison des conditions d’intervention (feux, inondations…), des substances avec lesquels ils peuvent être en contact (fumées toxiques, amiante, retardateurs de flammes, perturbateurs endocriniens et reprotoxiques, hydrocarbure aromatique polycyclique…), ou encore des risques psychosociaux particulièrement élevés (stress post-traumatique). Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé l’activité de sapeur-pompier comme cancérogène pour l’homme et reconnu des « indications suffisantes » pour le mésothéliome et le cancer de la vessie, ainsi que « des associations positives crédibles » pour les cancers du côlon, de la prostate, du testicule, le mélanome et le lymphome non hodgkinien. Pourtant, un seul type de cancer, le carcinome du nasopharynx, est reconnu en France comme maladie professionnelle en lien avec l’exposition aux fumées, et nous ne disposons d’aucune donnée sur le nombre de sapeurs-pompiers atteints d’un cancer. Les données sur la santé psychique des sapeurs-pompiers français sont également insuffisantes, alors que selon l’étude américaine Rescue18 entre 7 % et 30 % des sapeurs-pompiers souffriraient de stress post-traumatique. En 2003, le colonel Christian Pourny alertait sur la mauvaise représentation de ce qu’est ou devrait être la sécurité et santé des sapeurs-pompiers. Il réclamait en outre la mise en place d’une « véritable veille sanitaire des sapeurs-pompiers s’appuyant sur une banque nationale de données (BND) fiable qui, seule, peut permettre des études épidémiologiques indispensables et préalables à toute politique de prévention ». Ses recommandations sont restées lettre morte. C’est pourquoi nous réclamons, conformément à la proposition de résolution sur l’exposition aux risques des sapeurs-pompiers portée par Florian Chauche et le groupe LFI lors de la précédente législature, la mise en place d’une expérimentation portant sur la création d’une banque de données visant à assurer le suivi épidémiologique de cohortes de sapeurs-pompiers. |