En vue de faciliter la conciliation entre les besoins en eau des activités agricoles et la nécessaire préservation de la ressource en eau, cet amendement vise à favoriser la protection et la régénération de la ripisylve, autrement dit l'espace d'échanges entre les milieux terrestres et les milieux aquatiques, qui joue un rôle central pour l'agriculture.

La végétation en bord de cours d’eau favorise le bon fonctionnement des cours d’eau dont l’agriculture dépend pour de multiples raisons (irrigation, refuge pour la biodiversité, prévention des sécheresses et des inondations) et protège de la chaleur le bétail qui pâture à proximité. 

Plus spécifiquement, la ripisylve contribue à  :

• Protéger naturellement les berges de l’érosion en renforçant leur stabilité et en participant à la dissipation du courant,
• Limiter le réchauffement des eaux en protégeant du rayonnement solaire,
•  Auto-épurer le milieu en filtrant les minéraux et les flux polluants,
•  Assurer une diversité d’habitats et un corridor de vie pour la faune aquatique et terrestre,
• Prévenir ou ralentir l'installation de plantes exotiques envahissantes.

En dépit de tous ces services, une grande partie de la ripisylve a aujourd'hui disparu en raison du remembrement agricole, de l’artificialisation et des travaux visant à modifier la morphologie des cours d’eau (rectification, endiguement, chenalisation etc.)

Il est aujourd’hui impératif de se doter d’une véritable stratégie de préservation et de restauration de la ripisylve. C’est l’objet de cet amendement, qui s'inspire de la proposition de loi en faveur de la préservation et de la reconquête de la haie adoptée par le Sénat.