proposition de loi visant à protéger la santé mentale des agricultrices et des agriculteurs

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Amendement Vote / Lien Décision Résumé
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Adopté 03/12/2025

Cet amendement propose de compléter le contenu des modules de formation des sentinelles agricoles en y incluant les premiers secours en santé mentale. 

Depuis 2018, le secourisme en santé mentale se développe dans notre pays. Au 1er décembre 2024, on compte 165 000 secouristes formés et 1752 formateurs accrédités. 

La formation aux premiers secours en santé mentale est aujourd’hui assurée par l’association Premiers secours en santé mentale – France (PSSM France). Elle permet d’acquérir des connaissances de base en santé mentale et de mieux appréhender les différents troubles de santé mentale. Elle est donc particulièrement utile car elle permet à la personne formée de repérer, réagir rapidement et orienter si besoin la personne vers les professionnels adaptés. 

Il serait donc judicieux que le contenu des modules de formation des sentinelles agricoles prévoit d’inclure ce dispositif qui a déjà largement fait ses preuves à l’échelle nationale. 

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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement du groupe LFI vise à porter une attention particulière aux salariés agricoles, qui connaissent également, à l’instar des chefs d’exploitations, des souffrances psychiques et des risques suicidaires.

Alors que le nombre d’exploitants agricoles diminue, celui des salariés agricoles augmente. Cette tendance apparaît nettement dans les chiffres de la MSA relatifs aux effectifs annuels de la population protégée au titre du risque maladie des régimes agricoles.

Cette hausse du salariat agricole résulte de l’agrandissement des exploitations et de leur industrialisation croissante. La filière porcine illustre particulièrement bien cette évolution : entre 2000 et 2020, le nombre d’élevages de porcs a chuté de près de 80 %, tandis que la part du salariat dans l’emploi agricole y est passée de 8 % à 31 %, parallèlement à une concentration de la production porcine dans des exploitations de plus en plus grandes.

Cette transformation s’inscrit dans un cadre de politiques agricoles favorisant l’industrialisation au nom de la compétitivité internationale, souvent au détriment de notre souveraineté alimentaire et de la santé des agriculteurs. Dans ce contexte, il apparaît nécessaire d’accorder une attention particulière aux salariés agricoles, qui ne bénéficient pas toujours d’une implantation locale ou d’une représentation syndicale aussi forte que celle des exploitants. À titre d’illustration, en 2025, seuls 6 % des électeurs inscrits pour les collèges des salariés de la production agricole ont participé aux élections des chambres d’agriculture, contre 30 % dans les collèges des chefs d’exploitation et assimilés.

Par ailleurs, les données de la MSA montrent une surreprésentation des salariés agricoles parmi les personnes souffrant de troubles névrotiques, de l’humeur ou de troubles addictifs. Ces résultats soulignent la nécessité de renforcer la prise en compte du mal-être et des souffrances psychiques de ces salariés, dont les conditions de travail sont parfois particulièrement difficiles, tant sur le plan matériel qu’économique.

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Adopté 03/12/2025

Cet amendement du groupe LFI vise à s’assurer que les associations participant au dispositif des sentinelles agricoles soient réellement impliquées dans l’accompagnement des agriculteurs et agricultrices.

La notion d’« associations en lien avec le monde agricole » est trop floue et ne garantit pas l’implication d’associations disposant d’une connaissance solide et d’une expérience avérée de l’accompagnement face aux difficultés en agriculture. Les associations participant au dispositif de sentinelles doivent bénéficier d’une expertise et d’une reconnaissance institutionnelle.

Cet amendement a été travaillé avec Solidarité Paysans.

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Retiré 03/12/2025

Cet amendement du groupe LFI vise à éviter les conflits d’intérêts entre les acteurs du dispositif de sentinelles et les agriculteurs et agricultrices en difficulté, notamment sur le plan financier.

Les situations de conflit d’intérêts entre des sentinelles et des agriculteurs sont fréquentes et sources de tensions. Ces sentinelles sont en effet en grande partie des salariés ou administrateurs d’organismes créanciers des agriculteurs, ou ayant avec les agriculteurs des relations commerciales ou de contrôle. En cas de difficultés économiques, cette position n’est pas propice à instaurer une relation de confiance pour les agriculteurs. Il est primordial que les acteurs du dispositif de sentinelles agricoles ne présentent aucun intérêt susceptible d’aller à l’encontre du bien-être des agriculteurs. La responsabilité de détecter le mal-être chez les agriculteurs ne doit pas incomber à des personnes ou des structures ayant une position de créancier vis-à-vis de ces derniers. Une telle situation créerait un conflit d’intérêts de nature financière, alors que la pression économique constitue l’une des principales sources de détresse psychologique chez les agriculteurs.

Cet amendement a été travaillé avec Solidarité Paysans.

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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement du groupe LFI vise à donner une valeur législative à l’exigence de confidentialité que doivent respecter les sentinelles concernant les informations transmises par les agriculteurs.

Pour instaurer une relation de confiance avec les agriculteurs et agricultrices, il est primordial que les sentinelles soient soumises à une clause de confidentialité. Cette exigence s’avère d’autant plus importante lorsque les sentinelles appartiennent à des structures pouvant se trouver en situation de conflit d’intérêts avec l’agriculteur concerné.

Des structures telles que la MSA, les coopératives, les banques, les assurances, les centres de gestion ou encore les SAFER peuvent en effet être créancières d’un agriculteur. Il est facile d’imaginer la réticence d’un agriculteur à se confier à un salarié de sa coopérative si celui-ci est susceptible de transmettre ses informations à sa structure. Un tel partage d’informations pourrait se révéler préjudiciable pour les agriculteurs en difficulté.

Bien que la confidentialité soit déjà prévue dans la charte du Réseau national des sentinelles, l’inscrire dans la loi permettrait de renforcer cette exigence et de consolider la confiance accordée au dispositif.

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Adopté 03/12/2025

Cet amendement du groupe LFI vise à s’assurer que les associations participant au dispositif des sentinelles agricoles soient réellement impliquées dans l’accompagnement des agriculteurs et agricultrices.

La notion d’« associations en lien avec le monde agricole » est trop floue et ne garantit pas l’implication d’associations disposant d’une connaissance solide et d’une expérience avérée de l’accompagnement face aux difficultés en agriculture. Les associations participant au dispositif de sentinelles doivent bénéficier d’une expertise et d’une reconnaissance institutionnelle.

Cet amendement a été travaillé avec Solidarité Paysans.

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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement du groupe LFI vise à assurer une bonne représentation du pluralisme syndical au sein de la mission nationale pour la santé mentale agricole.

Les modes de scrutin utilisés pour élire les administrateurs des caisses départementales de la MSA et les représentants des chambres d’agriculture constituent un obstacle majeur à la représentativité de la pluralité du monde agricole. En effet, les scrutins, tel qu’ils sont prévus dans ces instances entraînent une surreprésentation de la liste arrivée en tête, au détriment des syndicats minoritaires, même lorsqu’ils représentent une part significative de l’électorat.

Cette situation révèle un problème structurel de pluralisme, qui nécessite des modifications législatives pour réformer les modes de scrutin de ces instances, comme le propose Mme Lepvraud dans sa proposition de loi visant à améliorer la représentativité dans les chambres d’agriculture. Si ce texte ne fait pas l’objet de telles réformes, il est essentiel de veiller à ce que la composition de la mission nationale pour la santé mentale des agriculteurs ne reproduise pas cette surreprésentation.

À travers les représentants de la MSA ou des chambres d’agriculture, la composition de la mission nationale, telle que décrite dans cet article, pourrait conduire à une surreprésentation du syndicat majoritaire. Pour garantir une gouvernance équilibrée et fidèle à la diversité du monde agricole, il est nécessaire que les représentants de la MSA et des chambres d’agriculture soient sélectionnés de manière à respecter le poids réel de chaque syndicat au niveau national ou, à défaut, à assurer un équilibre en incluant des représentants des syndicats sous-représentés.

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Rejeté 03/12/2025

Les parlementaires, dans le cadre de leurs déplacements sur le terrain, recueillent les doléances des administrés et au premier chef celles des agriculteurs.

Cet amendement vise à les intégrer dans le dispositif national des sentinelles agricoles.

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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement vise à renforcer l’aide apportée aux agriculteurs en détresse psychologique.

En effet, ce cinquième objectif semble l’essence même de la raison d’être de cette proposition de loi et il convient à ce titre de le faire figurer dans la liste des missions du guichet unique départemental de santé mentale agricole.

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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement vise à élargir l’application de loi en l’étendant aux acteurs du monde agricole. 

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement des députés socialistes et apparentés vise à ajouter aux objectifs du guichet unique départemental la facilitation de l’auto-déclaration des agricultrices et des agriculteurs.

L’objectif est double : 

  • D’une part, de favoriser le repérage des personnes en difficulté, afin de prévenir les situations de détresse et le passage à l’acte suicidaire. 
  • D’autre part, de respecter pleinement le libre choix des personnes, en leur permettant d’exprimer elles-mêmes leurs besoins au regard des difficultés qu’elles traversent.  
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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement vise à obtenir un avis professionnel sur la liste des acteurs fixée par arrêté. 

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Rejeté 03/12/2025

Cet amendement vise à élargir les acteurs compris dans le dispositif.

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Retiré 03/12/2025

Cet amendement vise à obtenir un rapport dans un délai d’un an afin d’avoir une vision plus globale de la loi et des évolutions possibles.

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Rejeté 03/12/2025

Le présent amendement vise à sécuriser juridiquement l’intervention des sentinelles agricoles, dont le rôle repose sur la détection précoce de situations de souffrance psychique souvent sensibles. Il rappelle l’obligation de confidentialité des acteurs concernés, indispensable à l’instauration d’un climat de confiance avec les agriculteurs, condition essentielle de l’efficacité du dispositif.

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Rejeté 03/12/2025

La transmission « en continu » de données sensibles, en l’absence de garanties explicites d’anonymisation et de respect du règlement général sur la protection des données (RGPD), expose le dispositif à un risque juridique majeur. En encadrant strictement ces transmissions, le présent amendement sécurise juridiquement préserve les droits fondamentaux des agriculteurs.

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Rejeté 03/12/2025

Le présent amendement vise à renforcer l’effectivité du droit à la prise en charge des agriculteurs en situation de souffrance psychique. En l’état du texte, aucune garantie de délai n’est prévue entre le signalement et le premier contact avec un professionnel qualifié, alors même que l’urgence peut être vitale dans certaines situations. L’instauration d’un délai maximal de soixante-douze heures permet d’assurer la réactivité du dispositif et d’éviter toute rupture dans la chaîne de prévention.

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Tombé 03/12/2025

Cet amendement vise à préciser que les sentinelles sont volontaires et bénévoles. 

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Non soutenu 03/12/2025

La détresse psychique des agricultrices et agriculteurs ne peut être combattue efficacement sans une mobilisation complète de l’ensemble des acteurs présents sur le terrain. Si la proposition de loi crée un guichet unique départemental pour mieux coordonner les réponses sociales et professionnelles, elle ne garantit pas encore l’intégration pleine et entière des acteurs du soin, alors même que les troubles psychiques relèvent de parcours sanitaires complexes et exigeant une coordination de tous les instants.

Cet amendement vise donc à associer, de manière structurée, les équipes de psychiatrie de secteur, les centres médico-psychologiques et les établissements autorisés en psychiatrie, ainsi que les professionnels de santé de premier recours et les structures d’exercice coordonné dans l’ensemble des acteurs coordonnés par le guichet ainsi crée. Ces acteurs sont ceux qui, quotidiennement, assurent le repérage thérapeutique, la continuité des soins et l’accompagnement des situations les plus critiques. Leur absence de la gouvernance du guichet unique créerait un risque de cloisonnement préjudiciable pour les personnes en souffrance, et empêcherait de garantir l’articulation indispensable entre dispositifs sociaux, professionnels et sanitaires.

Concrètement, il associe :

  • les équipes de psychiatrie de secteur, responsables du suivi territorial et du repérage spécialisé ;
  • les centres médico-psychologiques (CMP), qui assurent l’accueil ambulatoire et les premières évaluations psychiatriques ;
  • les établissements publics ou privés autorisés en psychiatrie, garants des capacités d’hospitalisation et de prise en charge intensive ;
  • les structures d’exercice coordonné (CPTS, maisons de santé pluriprofessionnelles, centres de santé), qui constituent le premier recours sanitaire des territoires ruraux ;
  • les professionnels de santé libéraux, notamment médecins généralistes, psychiatres, psychologues et infirmiers, souvent premiers interlocuteurs des agriculteurs en souffrance.

En associant les acteurs du soin à la définition des priorités d’action départementales et à la mise en œuvre de la stratégie nationale, le présent amendement renforce la cohérence territoriale de la politique de santé mentale agricole. Il contribue à mettre fin à la fragmentation des dispositifs, à éviter les ruptures de parcours, et à construire une réponse collective, intégrée, et réellement adaptée à la réalité des exploitations agricoles et des territoires ruraux.

Cet amendement donne ainsi toute sa portée au guichet unique en associant pleinement le soin en santé mentale dans le groupe des acteurs coordonnés par le guichet : non pas un dispositif supplémentaire, mais un véritable point de convergence entre ceux qui accompagnent les agriculteurs au quotidien et ceux qui les soignent. Il s’inscrit dans l’exigence de dignité, de proximité et de justice territoriale qui doit guider l’action publique en faveur de celles et ceux qui nourrissent la Nation.

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Rejeté 03/12/2025

Le conseil d’administration de la mission nationale pour la santé mentale des agricultrices et agriculteurs, tel que prévu dans la proposition de loi, associe les acteurs agricoles, les collectivités territoriales et l’État.

Toutefois, il ne comprend pas plusieurs acteurs majeurs du pilotage national de la santé mentale, dont l’expertise est indispensable pour définir une stratégie cohérente et opérationnelle.

Cet amendement élargit donc la composition du conseil d’administration afin d’y intégrer :

  • le délégué interministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, qui assure la cohérence interministérielle de la politique nationale ;
  • les représentants des professions médicales et de santé mentale : syndicats médicaux, infirmiers, psychologues ;
  • les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), acteurs structurants de l’organisation des soins primaires ;
  • les établissements publics de santé mentale et les conférences hospitalières, garants de l’offre psychiatrique territoriale.

Cette ouverture permet à la mission nationale de s’appuyer sur les compétences et les retours d’expérience de l’ensemble des acteurs impliqués dans la prévention, le repérage et la prise en charge de la souffrance psychique.Elle renforce la pertinence, la légitimité et l’efficacité de la stratégie nationale au profit des agricultrices et agriculteurs.

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement vise à réécrire le titre de la proposition de loi. Cette réécriture s’appuie sur les remarques et constats soulevés au cours des auditions menées par le rapporteur.

D’une part, la notion de « mal-être » rend compte de la pluralité des facteurs à l’origine de la détresse agricole – économique, social, familial, environnemental, administratif – et correspond davantage à la réalité décrite par les personnes concernées. 

D’autre part, la référence explicite au « risque suicidaire » rappelle que la proposition de loi a pour objectif de prévenir le suicide paysan.

Enfin, la référence au « monde agricole » met fin à toute ambiguïté sur les bénéficiaires des mesures prévues par la proposition de loi. Celle-ci a vocation à s’adresser, non seulement aux exploitants, mais aussi aux salariés agricoles, conjoints, aides familiaux ou encore retraités.

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Adopté 03/12/2025

Amendement de coordination. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Le présent article prévoit la possibilité pour les sentinelles agricoles de transmettre au guichet départemental unique, mentionné à l’article 2 de la présente loi, les données personnelles des agricultrices et des agriculteurs qu’elles accompagnent à des fins de signalement, sous certaines conditions. Il entend ainsi lever l’insécurité juridique qui pèse aujourd’hui sur les sentinelles et assurer la prise en charge adaptée des agricultrices et des agriculteurs en situation de détresse. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement de coordination. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement de coordination. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement vise à placer la mission nationale sous la tutelle des ministres chargés du travail et de l’environnement, aux côtés des ministres chargés de la santé et de l’agriculture.

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Adopté 03/12/2025

Amendement de précision. 

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement vise à supprimer la référence au conseil d’administration, issue d'une première écriture de l’article. 

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement vise à associer les organisations syndicales agricoles à la mission nationale.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel. 

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Amendement rédactionnel.

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement prévoit la remise d’un rapport au Parlement sur l’efficacité de la stratégie nationale de prévention du mal-être et du risque suicidaire dans le monde agricole ainsi que des instances chargées de sa mise en œuvre. Ce rapport évalue l’opportunité de transformer la mission nationale en un groupement d’intérêt public. 

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Adopté 03/12/2025

Le présent amendement du groupe Ecologiste et social vise à améliorer les dispositifs à l’attention des agriculteurs et agricultrices en situation de détresse psychique, notamment le crédit d’impôt pour remplacement.

Ce dispositif permet aux exploitant.es agricoles de bénéficier d’un crédit d’impôt pour les dépenses engagées lors d’un remplacement pour congés, formations ou maladie afin de faciliter financièrement l’accès au répit pour les agriculteurs et agricultrices.

Avec des horaires de travail extrêmes, en proie à une pression économique, sociale et climatique constante, les agriculteurs sont surexposés aux risques de dégradation de la santé mentale : ils sont ainsi 35 % à être en risque avéré de burn out. Il est pourtant particulièrement difficile pour elles et eux d’interrompre plusieurs jours d’affilée leur travail en raison de la porosité marquée entre vie personnelle et vie professionnelle, de condition de production qui impliquent une présence permanente et une connaissance fine des besoins de son exploitation, et du coût économique important pour se faire remplacer.

Cet amendement entend ainsi faciliter les conditions d’accès au répit pour les agriculteurs en mal être psychique, en spécifiant que les situations de souffrance psychique éprouvées par les agriculteurs et agricultrices représentent un motif valable pour bénéficier d’un taux porté à 80 % des dépenses engagées dans le cadre d’un remplacement.

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Adopté 03/12/2025

Par cet amendement, le groupe Ecologiste et Social propose que la stratégie nationale de prévention en santé mentale mentionnée dans le présent article intègre les spécificités d’agriculteurs et agricultrices particulièrement vulnérables.

Comme le montre le rapport du Sénat du 5 juillet 2017, les femmes agricultrices font encore l’objet d’un déficit de reconnaissance important, malgré leur travail essentiel dans les exploitations, qui s’ajoute au travail domestique dont elles ont majoritairement la charge. L’absence de statut professionnel pour certaines, l’accès inégal à la propriété et la double charge de travail comptent parmi les difficultés les plus fréquentes subies par les agricultrices. Le manque de représentation des femmes dans les instances agricoles renforce l’invisibilisation de leurs condition d’exercice.

Les familles des agriculteurs et agricultrices sont également particulièrement impactées en cas d’imprévus, d’aléas climatiques, de tension économiques ou de crise sanitaire. Dans ce corps de métiers où la frontière entre vie familiale et vie professionnelle est très poreuse, elles subissent l’épuisement des agriculteurs, la pression liée à la préservation de l’héritage, l’effondrement lorsqu’un bétail tout entier doit disparaître en cas de crise sanitaire ou qu’une tempête a ravagé un hangar, et le regard extérieur, dans un contexte de compétitivité accrue.

Les travailleurs et travailleuses saisonniers étrangers sont également particulièrement touchées par l’isolement, combiné à des conditions de travail souvent extrêmement précaires et discriminantes et un déficit d’accès aux soins. Imbriqué dans ce que le sociologue Frédéric Décosse appelle « la nouvelle division internationale des risques du travail agricole », la santé mentale des travailleurs étrangers est aujourd’hui un impensée des politiques publiques.

S’il ne s’agit pas ici de segmenter le monde agricole, il est toutefois nécessaire que cette stratégie accorde une attention particulière aux agriculteurs et agricultrices dont les conditions de vie peuvent accroître les risques de vulnérabilité et de dégradation de la santé psychique, telles que celles et ceux cités précédemment.

Tel est l’objet du présent amendement.

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Adopté 03/12/2025

Cet amendement vise à soutenir les emplois liés à la gestion comptable et administrative des petites et moyennes exploitations agricoles afin d’alléger la pression sur le quotidien des agriculteurs et agricultrices.

Il instaure la possibilité pour l’État de conclure des conventions incluant le financement d’emplois liés à la gestion administratives et comptables pour les petites et moyennes exploitations agricoles.

Cette proposition vise d’abord à reconnaître et à valoriser financièrement ce travail essentiel, réalisé en majorité par les femmes membres des foyers travaillant dans l’agriculture. Une enquête réalisée par la Fédération nationale de l’agriculture biologique en 2018 souligne ainsi que lorsqu’elles exploitent leur ferme en couple, dans 80 % des cas, les femmes exercent le travail administratif. Ce travail, qui se cumule au travail domestique, est encore mal reconnu, alors que selon le rapport du Sénat sur les femmes agricultrices, le statut de « chef d’exploitation » est d’abord attribué à l’homme, y compris lorsque la femme travaille autant voire davantage. Il existe encore des « conjointes » ne disposant ni du statut de cheffes, ni de celui de « conjointes collaboratrices » ou de « salariées ». Entre 2000 et 5000 selon la FNSEA, ces agricultrices sont particulièrement précaires malgré un travail acharné, et d’autant plus vulnérables en cas d’accident, de veuvage ou d’arrivée à la retraite. « Désinformaliser » ce travail en facilitant sa rétribution permettrait ainsi de valoriser les compétences techniques liées à la gestion comptables, administratives et financières des exploitations.

Cela permettrait également de libérer du temps pour les agriculteurs et agricultrices concernées, alors qu’une part significative des risques psychosociaux auxquels ils et elles sont exposées sont liées aux semaines à rallonge et aux difficultés à réaliser les différentes tâches dans une exploitation. Chaque erreur peut entraîner des refus d’aides voire des pénalités financières qui viennent accentuer l’état de stress permanent dans lesquels sont 46 % des agriculteurs. Faciliter la rémunération d’un.e salarié.e pour réaliser ce travail essentiel dans le monde agricole permettrait ainsi de réduire la charge de travail des chef.fes d’exploitation.